vendredi 8 août 2008

epier d une serrure

Odyssée sans apocalypse

Ose m'épier d'une serrure.

Ce fut un jour de grande pluie
Un ciel sombre comme mon cœur
Point de chiens errants ni ces chats qui me fuient
Trempé de mes peurs
Cafardé dans ma nuit
Qu'en l'ironie de mes sourires que ton regard effleure
Un passé frais de rêveur
Dans un présent démuni
Défile l'attente dans mes heures
De ce chagrin impuni

Ose encore
Quand, dans mes pas en pendule
Dans cette chambre défaite
Que ton ombre circule
Et de ce flirt d'amourette
Des conséquences déambulent
Aux frissons d'un recul
Les contours d'une silhouette
Battant des ailes en libellule
Succombe au charme, muette
Nie l'accord

Ose ce soir
Ose m'appeler au téléphone
Ose user de sanglots
Pour me dire j'abandonne
Ose tanguer dans tes mots
Et que dans ta voix raisonne
Cette chanson d'Adamo
Que tes doux soupirs fredonnent
En écho à mes maux
Et qu'en amoureux je pardonne
Nie ta gloire

Ose toujours
Ose toujours rire aux éclats
Et finir si vite blottie
Au creux d'un cœur trop las
Muant de pauvre en nanti
Et toi, d'une fille ! D'une innocence !
En femme reine où une décence
Impose le rythme du ballet
En ténor ! Sous les yeux d'un valet
Qui s'offre le plaisir d'une dance
Rêvée l'unique fois dans tous les sens
Pour quand le retour ?

Ose comme le temps
Vivre mes jours, bercer mes nuits
Faire le printemps dans mes ennuis
Faire de l'hiver tous ces bons vers
Au coin d'un âtre où tout prospère
Les flammes d'un feu jalousent à tort
Les lèvres suaves et les courbes d'un corps
Faire de l'automne qui s'abandonne
Aux jeux de cartes pour une redonne
Quand tes atours se laissent aller
Où la douceur s'est exilée
Où la vie s'acharne ferme
Offre une toile menée à terme
Dans un bourgeon qui explose
Balayant ces temps moroses
Une rose ! Est-ce le printemps ?
Et tout l’été en apothéose !

Ose un jour
Ose un jour revenir et faire d'hier un refrain
Où mon monde délire d'être élu parrain
À lancer ce navire explorant mes lointains
Pour seul vivre un destin
Ignoré par innocence
Pour seul souffle l'instinct
Hérité d'une enfance
Serions-nous divins ?
Et procréer l'existence
Existes-tu bonheur ?

Existeras-tu dans ce regard marin
Dans ces plages désertes abritant le silence
Au large de ces mers qui envoutent mes romances
Que ma proue fend quand mes rames s'élancent
Abandonnant une rive pour un azur incertain
Un horizon irréel et le défi immense
A tous deux se mêle un regard hautain
Certain ! De n'arrêter l'errance
L'oiseau bleu vivant et un cœur comme écrin
Certain que mes sourires n'offensent
Dans ce souffle sans fin

Existeras-tu dans ce regard stellaire ?
Condamné vivre en mouvement
Pour un équilibre hors pair
En orbite par dévouement
Où tout gravite et allant vers
Un infini sans dénouement
Et ces certitudes d'Albert
Accentuent l'engouement
Quand, ailleurs, des chasseurs de lumière
Admirent, patients, le déroulement
D'une naissance austère,
Ou l'éveil de la belle au bois dormant.

C'était toi je me souviens si bien
T'avoir croisé dans l'abécédaire
De ce peu de choses et mine de rien
Dans mes petits pas imitant ceux du père
Dans les yeux doux d'une mère
Que je surprenais souvent en ange gardien
Qui étais-tu parmi les miens ?

Qu’étais tu si non ce rien de rien
Ailleurs en mômes de la cloche
Roulé si haut roulé si loin roulé si bien
Ou en gavroche

Serais-tu ce secret furtif de la nuit ?
Qui surplombe royalement les milles
Ce voyage nocturne des rêves juvéniles
En chaine se déchainent et cette mort qui fuit
Sans soucis point indécis et d’un pas habile
Qu’une cheraz majestueusement construit
Et altère ce roi tyran en enfant docile
Quant à ses vassaux, chaque matin, émus et éblouis

Sera tu cette lettre qui n’arrivera jamais
Faute d’une nova aveuglante à voir
Que seul un cœur clamait
Cette page froissée rédigée un soir
Que l’unique femme rêve recevoir
Que le feu de mes hivers disperse en fumée
Ce manuscrit timide adressé nulle part

Seras tu ces mots qu’aucun souffle ne prononce,
De crainte que ce monde n’y soit englouti,
Qu’aucune lettre ne compose ni de lèvres qui dénoncent
Fusse le Zahir en guide ou ce Rumi de muphti
Dans un regard vide qu’un vague à l’âme étourdi
Je suis né avide, libre ou soumis ? Je reste sans réponse
Le sang des veines s’évide et le cœur engourdi
Cupide aux lumières, vis mes peurs des carences

Oh ! Silence.
Mes scies lancent des cris, écrits denses
En va-et-vient d’une marge vive
Au large d’un bord en dérive
L’œil se noie de tes absences
Les sciures font ta présence-
En font foi de récidive

Ainsi souvent une larme choie, une joue vieillie
L’âme s’octroie des moments de joie ensevelis
Ainsi souvent des vents se lèvent élèvent des suies
A marrée basse l’offre égare et éblouit

Sous mes ‘’si’’ des fleuves dansent
Epousent l’ombre de mes rêves
De rive en rive dans l’opulence
Nés de si loin nés de si peu pleins de verve

Pleins de vie que d’amour
Dans l’Eden de mon enfance
Que de haine dans ma mort
Dans mes rides en abondance

Que mes pas dans ce noir
En appât au silence
J’égrène mes gloires
Au rythme d’une cadence
Qui ne fait qu’asseoir
L’hymne d’une insolence
A l’insu d’un espoir

Je soupire et ralenti
Foule d’un regard ces horizons
Interroge en abruti
L’éventail de mes blasons
Qu'une foule applaudit
Acclame l’érudit
Je me mets au diapason
Quand soudain ! un ouragan
Conciliabule ? Pardi !
Et ces fades saisons
Etalent mes non-dits

L’espoir qui erre est exquis
Chamboule mon âme paisible
Né de mes rêves non conquis

A suivre

Juba